“Une dystopie glaçante”
Envie d’une série qui vous pousse dans vos retranchements, vous avez toqué à la bonne porte ! La servante écarlate raconte le basculement des USA dans la dictature de Gilead. Vous aimiez 1989 de Georges Orwell, alors nul doute que vous aimerez The handmaid’s tale.
Bienvenue à Gilead
Et si du jour au lendemain les USA tombaient entre les mains de puritains ? Telle est l’histoire racontée par Margaret Atwood en 1985 dans son livre “The Handmaid’s Tale”. Le roman dépeint le triste destin de June et de ses compatriotes. Dans cet avenir futuriste, les femmes sont devenues stériles et seules les servantes sont en mesure de procréer. Les servantes écarlates deviennent donc des objets, dont la seule mission est d’assurer la descendance des dignitaires de l’État. De plus, cette dictature puritaine va pousser le sexisme à son paroxysme.
Un nouvel ordre social
L’État de Gilead a fait voler en éclat toutes les règles et codes que nous connaissons. La hiérarchie sociale a elle–même subit des “refontes”. Dorénavant, la société fonctionne au travers de “castes”.
- En haut de la pyramide, on trouve les commandants.
- Les épouses des commandants demeurent aux côtés de leurs époux mais leur rôle est surtout « représentatif ». Elle dirige la maisonnée mais n’ont aucun pouvoir politique. Gilead est une société patriarcale. Elles sont reconnaissable à leurs tenues de couleur bleu/vert.
- Les servantes écarlates sont à la croisée des chemins. Elles sont à la fois indispensable à la survie de Gilead mais n’ont également aucun droit. Leur mission dans la société est d’assurer la descendance des commandants et ce à l’occasion du rituel mensuel. Les servantes portent une tenue rouge pourpre symbole de leur devoir symbolique de maternité.
- Pour diriger d’une main de maître les servantes écarlates, une armée de Tantes a été déployée. Ces femmes sont des « baby-sitters » espionnant les faits et gestes de leurs protégées. À la moindre incartade, elles sont là pour remettre les jeunes femmes dans le droit chemin quitte à utiliser la violence. Elles sont reconnaisable à leur uniforme gris.
- En bas du nouvel ordre établit se sont les Martha. Elles sont responsables de la gestion de la maison. On peut les comparer aux bonnes à tout faire, leur tenue est grise.
La prison de Offred
The Handmaid’s Tale trace et retrace le destin de June et sa “transformation” en Offred. En quelques mois et sans en avoir conscience sa vie a basculé. Passant d’une femme épanouie, mariée et mère d’une petite fille au statut de servante. Les femmes ont d’abord été privées de leurs emplois et petit à petit seuls les hommes avaient des droits.
La vie de June, heureuse et pleine joie de vivre, bascule lorsqu’elle se fait capturer en essayant de fuir le pays avec sa famille. Elle est alors envoyée dans un centre de “détention” pour être formée au statut de servante. Débute alors une période d’aliénation pour June.
La prison de June portera le nom de Fred Waterford. June n’est plus, elle devient contre son grès Offred soit « a Fred ». Cette nouvelle désignation est imposée à toutes les servantes, symbole de leur objectification.
« La liberté, comme tout le reste, est relative »
The handmaid’s tale est selon moi une de ces séries qui pousse à la réflexion. À la manière d’un terrorisme politique, cette histoire “futuriste” fait écho à nos sociétés. Beaucoup de journalistes ont notamment vu un parallèle entre la série et la gouvernance Trump. Pour ma part, je ne me lancerai pas dans ces prises de position. Toutefois, il est évident que l’on ne peut pas rester insensible entre les faits énoncés et certains gouvernements à travers le monde. Pour le reste, il ne tient qu’à vous d’en tirer des conclusions.
Pour ce qui est de la série, pour moi, il est évident que ce remake est un défi réussi ! Bruce Miller, a vu juste avec son audacieux pari, de favoriser les images aux répliques. La mise en scène de la servante écarlate parvient à recréer chez le spectateur le sentiment d’étouffant vécu par June. Les souffrances physiques et surtout psychologiques que vivent Offred et ses “camarades”, transcendent l’écran. Les actrices sont unanimement formidables. Elisabeth Moss, qui interprète Offred est remarquable. Son visage, ses expressions, ses postures sont beaucoup plus forts et puissants que de longues tirades. De nombreuses récompenses sont venues saluer à la fois les jeux d’acteurs mais également tout ce qui entoure cette série à succès.
Les couleurs et toute la signification qui gravite autour de la mise en scène intensifient les émotions. Ce rouge pourpre revêtu par les servantes symbolise la fertilité, mais pas seulement. On peut également y voir les emblèmes du danger et du pouvoir. Les servantes essayant malgré tout de survivre et de garder en elles une place pour les souvenirs du passé.
La rupture entre qui elles étaient et qui elles sont devenues est nourrie par les divers flashbacks. On découvre, au fur et à mesure, leurs histoires de vie plus ou moins heureuses.
Et si la saison 1 n’avait été qu’une promenade de santé…
Les plus résilient(e)s de Gilead s’efforceront de résister. Mais comment cette lutte interne et cette résistance pour fuir l’oppresseur finira-t-elle ? Offred, et ses amies parviendront-elles à fuir cette condition d’esclave reproductrice ? Les blessures causées par Gilhead pourront-elles se refermer ? Et enfin, la chute de Gilead est-elle enclenchée ? Envie d’une série qui vous pousse dans vos retranchements, vous avez toqué à la bonne porte ! La servante écarlate raconte le basculement des USA dans la dictature de Gilead. Vous aimiez 1989 de Georges Orwell, alors nul doute que vous aimerez The handmaid’s tale.
Bien à vous,